Alban Ancel-Pirouelle: EMC, New-York, Paris...

Alban Ancel-Pirouelle: EMC, New-York, Paris...

Ingénieur du Son Studio

Bonjour Alban. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Alban Ancel-Pirouelle. J’ai 28 ans et je suis ingénieur du son au Studio Grande Armée depuis novembre 2018. A l’EMC, j’ai fait la formation Technicien Supérieur Son Musiques Actuelles et la 3e année Ingénieur du Son Musiques Actuelles. Je suis sorti en 2013.

Pourquoi avez-vous fait le choix de travailler dans le son ?

J’ai baigné dans la musique toute ma vie, je ne me voyais pas travailler dans un autre milieu. J’ai commencé à 7 ans. Mes deux parents et mes deux sœurs sont tous musiciens (allant de très amateur à très confirmé). J’ai reçu une formation classique de solfège et violoncelle au Conservatoire de Boulogne. J’ai aussi appris la guitare et ai joué dans un groupe de rock pendant 7 ans. C’est là que ma vocation d’ingénieur s’est révélée !

Alban Ancel-PirouelleAlban Pirouelle Ancel, ancien EMC SON

Comment avez-vous choisi l’EMC ?

J’ai choisi l’EMC car c’était la formation qui me semblait la plus avancée techniquement, avec de vrais professionnels comme intervenants. Et Il y avait aussi l’alternance, ce qui me semblait absolument indispensable dans ce genre de formation. Et effectivement, c’était le bon choix ! J’ai beaucoup appris à la fois en cours et en stages, les deux étant très complémentaires. La cadence d’une semaine sur trois était très appropriée. J’ai adoré pouvoir passer d’un stage en studio de post-prod, à un stage en salle de concert, à un stage en studio d’enregistrement de jazz…
Ça m’a vraiment permis d’avoir une bonne vision de ce qui s’offrait à moi et j’ai pu ensuite me diriger vers ce qui me correspondait le plus. En l’occurrence, ça a surtout confirmé ma préférence pour le studio.

Studio Grande Armée - Studio BStudioGrandeArmée

Comment avez-vous trouvé votre 1e emploi ?

Je suis parti à New-York deux mois après la fin de la formation, sans vrai plan ni contacts. J’ai envoyé un certain nombre de mails et messages facebook. Une seule personne m’a répondu : Fab Dupont de Flux Studios et puremix.net. Il m’a pris en stage et, au bout d’un an et demi, je suis devenu son assistant personnel. Je suis resté 3 ans au total.
Ce fut une expérience incroyable à la fois au niveau humain (pouvoir côtoyer des personnes de pays différents, avec leur culture propre et leur musique propre) et technique (le studio est équipé d’une Neve de fou, d’un certain nombre de périphériques analogiques de fou ainsi qu’une collection d’instruments de fou). J’ai aussi eu l’occasion de visiter plusieurs grands studios de légende comme MSR, Black Bird Nashville, House of Blues…J’ai eu la chance travailler avec de grands artistes internationaux (Paul McCartney, The Dø, Snarky Puppy…) et de côtoyer les ingénieurs les plus influents de ces 40 dernières années (Al Schmitt, George Massenburg, Vance Powell, Andrew Scheps, Mick Guzauski, Tony Maserati…).Cela m’a permis d’évoluer dans un milieu aux hautes responsabilités et m’a appris à gérer ce genre de relation un peu exceptionnelle.

Décrivez-nous votre parcours de ce 1e emploi à votre position actuelle.

Après être rentré de NYC en mars 2017, je suis resté deux ans en freelance mais par manque d’activité et de personnes pour m’entourer, j’ai voulu rejoindre une équipe. C’est donc naturellement que je me suis dirigé vers Zach, qui tient le Studio Grande Armée. J’y avais déjà fait quelques sessions. Je suis arrivé pendant une période charnière du studio car l’équipe se renouvelait et les locaux changeaient. Ça m’a donné l’opportunité de faire ma place assez rapidement. Je suis aujourd’hui l’un des deux ingénieurs maison que compte le studio, avec le légendaire Ludovick Tartavel.

Studio Grande Armée - Studio AStudioGrandeArmee

Parlez-nous de votre métier, de votre quotidien au studio.

Je suis donc Ingénieur du son « maison » au Studio Grande Armée. Je fais de l’enregistrement, du mixage musique et de la postproduction. Le rythme est assez soutenu, les journées sont assez longues et les horaires très aléatoires. Cela va de la séance de post-prod d’un quart d’heure à 9:30 du mat qui enchaîne sur une session de rap jusqu’à minuit à la séance de superstar américaine qui réserve le studio toutes les nuits pendant une semaine.
Nous sommes une petite équipe mais nous visons toujours la plus haute qualité dans tous nos projets. C’est à nous de continuer l’histoire de ce studio légendaire : il s’agit de maintenir le standard qui correspond à la prestation attendue quand on vient dans un studio aussi ancien et prestigieux que celui-là. Le Studio Grande Armée est un lieu mythique : c’est 45 ans d’existence, 500 artistes parmi les plus grands, 700 musiques de films et plus de 50 millions d’albums vendus. Il faut tous les jours être à la hauteur de notre réputation.

Les projets sur lesquels vous avez travaillé...

Entre New-York et Paris, j’ai eu la chance de travailler avec des artistes français mais aussi internationaux de premier plan. Tous styles confondus. Dans le désordre, j’ai travaillé pour : Paul McCartney, The Rolling Stones, The Do, Andre 3000, Carly Rae Jaspen, David Crosby, 13 Block, Fally Ipupa, Migos, Swae Lee, Miguel, SCH, Saad Lamjared, Melody Gardot, Patrick Bruel, Dadju, Zola, Timal, Diddi Trix… .

Vos projets futurs ?

J’aimerais me concentrer sur le mix et agrandir ma clientèle là-dedans.

Qu’est qu’EMC vous a apporté ?

Une bonne formation, des profs intéressants et pertinents, une ambiance du tonnerre. Il y avait aussi l’alternance…C’est pour moi essentiel. Ce genre de métier ne s’apprend pas derrière un bureau : il faut aller pratiquer encore et encore pour apprendre. Et pratiquer dans un vrai contexte professionnel est très formateur. Je ne me suis jamais senti perdu en session dans un studio que je ne connaissais pas parce que les principes fondamentaux m’ont bien été transmis.

Quel a été votre souvenir le plus marquant de vos études ?

C’est sans aucun doute mon premier cours de studio avec Patrick Rain. C’était plus ou moins la première fois que je rentrais dans un vrai studio et j’ai su direct que c’est ce que je voulais faire.

Avez-vous des conseils pour les futurs étudiants attirés par votre métier précisément et plus largement par le son ?

N’essayez pas de sauter les étapes. Apprendre à gérer une session avec plusieurs musiciens ou juste une console ne vient pas du jour au lendemain. C’est à force d’observer ceux qui savent et à force de pratiquer qu’on progresse. Apprendre à gagner la confiance de l’équipe d’un gros artiste n’est pas inné chez tout le monde.
Mixer un track est un art qui s’apprend sur des années de pratique et à force de faire des erreurs. Et c’est normal, cela demande une précision des gestes, une connaissance parfaite du matériel et une oreille toujours neutre. Ce sont trois choses très difficiles à acquérir.
Et encore, ce n’est qu’une petite partie de toutes les skills nécessaires pour devenir le parfait ingé son !!